CARL THEODOR DREYER
(1889-1968). Il est né à Copenhague. Il est le fruit des amours illégitime d’un fermier danois et de sa bonne. Cette femme décédera quand il a 2 ans, il est alors adopté par la famille Dreyer qui ne lui témoignera que peu d’amour, il ne saura la vérité de sa naissance que vers l’age de 17 ans. Il devient journaliste et le restera même quand il entrera dans le milieu du cinéma, par la petite porte, il sera rédacteur d’intertitres pour le cinéma muet puis scénariste, monteur et enfin réalisateur. Il scénarise de nombreux courts-métrages dés 1912. Il passe à la réalisation de longs-métrages au temps du muet en 1919 avec : Le président, il tournera peu de films car il attache une importance extrême à la préparation de ses œuvres, certaines sont pensées pendant une dizaine d’années avant d’être réalisées. Il a tourné 9 films muets dont le fabuleux : La passion de Jeanne d’Arc en 1928 avec Renée Falconnetti dans le rôle de Jeanne et Eugéne Silvain dans celui de l’évêque Cauchon (On trouve aussi au générique : Michel Simon et Antonin Artaud), ce film a été censuré, sa copie original a brûlé, une seconde copie reconstituée par Dreyer a aussi brûlé, le hasard a fait qu’en 1981, un double de l’original a été retrouvé, restauré et projeté sur le parvis de la cathédrale de Reims en 1985 et à Cannes en décembre 2010, aucun autre film sur le sujet n’atteindra un tel niveau de perfection . Quand le parlant est arrivé, il n’a tourné que 5 films : Vampyr en 1932, un homme aux prises avec une femme vampire, ce film est un échec et il reste 10 ans sans tourner avant de réaliser : Jour de colère (Dies Irae) en 1943, une histoire de sorcellerie dans l’entourage d’un pasteur, Deux êtres en 1945, un huis clos dans lequel un psychiatre est accusé d’avoir copié la thèse d’un confrère, ce film sera un nouvel échec, Ordet en 1955 un film d’un profond mysticisme, Gertrud est son dernier film en 1964, le périple d’une femme en quête d’absolu. Il a aussi réalisé une dizaine de courts-métrages documentaires de commande. Il a été le scénariste d’une vingtaine de films de ses confrères.
Il est considéré comme un cinéaste majeur dont l’œuvre est profondément marquée par la spiritualité.
Renée Falconetti dans le rôle de Jeanne d'Arc