Dans ces années, la religion est très présente dans les petits villages à vocation agricole.
La messe du dimanche fait encore recette, elle est célébrée avec un chantre à l'orgue et une chorale.
Le catéchisme est suivi par la quasi-totalité des enfants du village, il y a des interrogations orales et des notes comme à l’école. A la fin, il y a un examen qu’il faut réussir pour faire sa communion, vers les 12 ans.
La communion est un événement pour le village, tout le monde est là et à la sortie de la messe les enfants sortent de l’église avec leur cierge et leur brassard, dans leurs habits achetés spécialement pour cela, costume sombre pour les garçons et robe blanche pour les filles. Il peut y avoir quelques temps plus tard la confirmation si l’évêque du diocèse veut bien se déplacer pour la cérémonie.
Les enfants de chœur, habillés de leur aube rouge et du surplis blanc, servent la messe : l’eau, le vin et le pain béni qui lui, est distribué dans l’assistance et dont les excédents sont partagés par les enfants de chœur, le chef est chargé d’agiter la sonnette aux bons moments, cette sonnette est remplacée par un livre que l’on claque sur les marches de l’Autel au moment de Pâques, puisque les cloches sont parties à Rome !
Les cloches de l’église ne sonnent plus pendant la période pascale, ce sont les enfants de chœur qui se promènent dans les rues avec leurs crécelles et qui annoncent les moments importants de la journée. Le samedi de Pâques c’est la récolte des œufs de Pâques, de l’argent et des petits cadeaux destinés aux enfants de chœur. Il y a certaines maisons qui restent fermées ce jour là, mais il faut être courageux car tout le village est au courant ! Le samedi soir de Pâques il y a la messe de minuit avec la bénédiction de l’eau pour toute l’année.
Il y a une autre messe de minuit à Noël.
Les baptêmes donnent lieu, après la cérémonie, à des distributions de dragées auxquelles sont mélangées des petites pièces de monnaie pour les enfants, et qui sont jetées sur le sol .Chaque enfant de chœur reçoit un cornet de dragées avec une pièce ou un billet dans le cornet.
Le jour de la fête du village, le curé donne une petite pièce à chacun des enfants de chœur présents à la messe.
Pour les mariages et les enterrements, ce sont les enfants de chœur volontaires qui participent à la cérémonie, et qui reçoivent une petite récompense pour leur prestation.
Le curé ramasse, une fois par an le « denier du culte ». Celui de mon village, n’allait jamais le demander aux ouvriers, il estimait qu’ils en avaient plus besoin que lui, il se rendait chez les malades et quand ceux-ci étaient pauvres, il glissait un petit billet discrètement sur la table avant de partir, c’était un brave homme.
A l’époque le curé pouvait passer toute sa vie dans le même village, aidé par une « bonne du curé » qui s’occupait de toute son intendance.
Ne pratiquant aucune religion, ceci n’est nullement du prosélytisme, mais un témoignage concernant mon village.
FIN !