ERICH VON STROHEIM
Erich Oswald Stroheim (1885-1957). Il est né à Vienne en Autriche et il est décédé en France, son père est fabricant de chapeaux. Il ne porte aucun intérêt à reprendre le métier de son père et il émigre aux USA en 1909 et modifie son patronyme en Comte Eric Oswald Marc Hans Carl Maria Von Stroheim und Nordenwall ( !), en faisant croire qu’il est issu de la noblesse Austro-hongroise et qu’il a été officier des dragons. Il entre dans le milieu par la petite porte et observe avec acuité tout le processus de la fabrication des films. Il propose, un jour, un bon scénario à un producteur sans le faire payer, il est alors engagé pour le tourner et en être acteur. Il entame une carrière de réalisateur dans les années 20/30 au temps du muet. Il est d’une exigence extrême avec ses acteurs (lors d’un tournage il ira dans le désert en plein été et fera tourner ses acteurs sans leur donner à boire pour obtenir le réalisme souhaité, une quinzaine de personnes devront quitter le tournage en raison de malaises ou de brûlures par le soleil !), mais il est respecté de ces derniers car il en tire le meilleur, il travaillera toujours avec la même équipe et souvent avec les mêmes comédiens. Ses tournages sont très longs et dépassent toutes les prévisions en durée et en coût (En tournant un film sur Monaco, il fera construire en studio une réplique fidèle du casino avec des fenêtres qui s’ouvrent vraiment et des sonnettes pour appeler les employés alors qu’on est au temps du muet ! Ses films sont d’une noirceur totale et d’un profond cynisme, montrant une société décadente avec tous ses vices, les scènes « osées » peuplent ses films. Cette noirceur finira par incommoder les producteurs et on tentera de lui retirer la direction du film : La reine Kelly, mais il avait pris la précaution de tourner toutes les scènes où il intervenait en premier ce qui rendait impossible de le licencier ! Son chef d’œuvre : Les rapaces sera mutilé au montage sur ordre des producteurs qui en couperont la moitié rendant le film peu attractif au public et ce sera un échec. Les parties coupées ont disparu, il ne reste que des photos du tournage. Il finira par être définitivement écarté des studios hollywoodiens par les producteurs et viendra en Europe où il aura une belle carrière d’acteur avec des films comme la grande illusion ou les disparus de St Agil dans lesquels il n’est pas le « méchant boche » de ses premiers films américains (On le voit dans un film fracasser la tête d’une enfant avec son revolver), ce qui lui vaudra le surnom de « Celui que vous aimerez haïr ».
Il a été assistant réalisateur sur onze films avant de passer à la réalisation en écrivant ses scénarios.
Il tourne son premier film en 1919 : La loi des montagne, suivront : Le passe-partout du diable, Folies de femmes, Chevaux de bois, Les rapaces, La veuve joyeuse, La symphonie nuptiale, La reine Kelly, Gabbo le ventriloque, The honeymoon, Hello sister est son dernier film comme réalisateur en 1934, il a participé au tournage de : poste frontière en 1934.
Pour la suite de sa carrière comme acteur : se reporter à sa fiche d’acteur.