Être interne de nos jours est un rêve, il n’y a d’ailleurs plus d’internes en collège (ou très peu), mais dans les années 50/60, on commençait en sixième, à 10 ans et demi ou onze ans. On partait le lundi matin pour une semaine, à vélo avec sa valise sur le porte-bagages, et on revenait le samedi après-midi si on n’était pas collé.
Les collèges ne sont pas mixtes, souvent les collèges de filles sont religieux.
Le matin, le réveil à lieu vers 6h ou 6h30, il faut se laver, faire son lit, déjeuner, puis aller en étude pour apprendre ses leçons et finir ses devoirs. L’étude est silencieuse, celui qui parle est puni, tout déplacement nécessite l’autorisation du surveillant.Pas de radio, pas de télé, pas de musique, pas de livres, en dehors de ceux étudiés en classe.
Le midi, petite récréation, puis repas et de nouveau étude, avant la reprise des cours.
Le soir, après les cours, petite collation, récréation et étude. Puis repas du soir, petite récréation et à nouvelle étude jusqu’à 21h30. Ensuite direction le dortoir, où on se lave et on se couche, sauf les punis qui font leurs lignes dans le réfectoire situé sous le dortoir.
Le jeudi, c’est étude toute la matinée, l’après-midi, c’est ballade ou stade, jusqu’à 17h00, collation, étude, repas, étude et dortoir.
Je n’ai jamais eu de pain frais en quatre années d’internat en collège, toujours du gros pain rassis qui se démonte et tombe dans le café du matin ! La viande est comptée, jamais de steak, mais de la viande hachée, du hachis Parmentier, des épinards avec des œufs durs devenus bleus au contact prolongé avec les épinards.Quand il y a des frites, cela se produit rarement, il faut les compter pour les partager équitablement pour une table de huit convives ! De la betterave rouge en dés à profusion, de la macédoine de légumes à gogo ! Chaque élève a droit à sa « boîte » à provisions avec cadenas dans laquelle il met ses petits compléments donnés par les parents.
Il faut apporter son matelas, ses draps et ses couvertures et les remporter aux vacances !
Il y a des compositions tous les mois avec résultats et commentaires envoyés aux parents. Pas de délégués d’élèves, ni de parents d’élèves.
La plus grande joie des collégiens est la rare séance de cinéma dans la salle de la ville quand un film visible par les enfants y est diffusé.
Les jeux les plus prisés sont « foot » à la cale de bois (morceau de bois qui remplace le ballon) sous le préau et les osselets, pas de jeux de cartes.
Les profs sont plutôt gentils et très sérieux dans leur travail, mais la discipline est sans faille.
(A SUIVRE)