ARLETTY

            Léonie Maria Julia Bathiat (1898- 1992). Elle est née à Courbevoie. Son père est conducteur de tramway et sa mère est lingère. Elle est bonne élève à l’école et  étudie la sténo chez Pigier, mais son père meurt écrasé par un tramway et sa mère est expulsée de son logement au dépôt. Elle s’entiche d’un banquier qui lui fait connaître le théâtre et la « Belle » société parisienne, elle est mannequin chez  Poiret sous le nom d’ « Arlette » et devient Arletty dans les revues à la mode de l’époque. Elle tourne son premier film en1930 : La douceur d’aimer puis ce sera : Un chien qui rapporte, ensuite elle tourne une multitude de petits films avant que Marcel Carné fasse appel à elle dans le célébrissime : « Hôtel du Nord » : film dans lequel elle donne la réplique à Louis Jouvet : » Il faut que je change d’atmosphère et mon atmosphère c’est toi ! » lui lance-t-il et on a la célèbre réplique mille fois entendue : « Atmosphère, atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? » lancée avec sa voix gouailleuse qui fait merveille. Son rôle le plus emblématique restera celui de « Garance » dans : « Les enfants du Paradis » de Marcel Carné.

Arrêtée et condamnée à 120 jours de prison après la libération pour avoir eu pour amant un officier allemand elle dira : « Mon cœur est français, mais mon c.. est international ! » et elle ajoutait : « Les allemands ? Vous n’aviez qu’à ne pas les laisser entrer ». Au procureur qui la questionnait sur sa santé et qui lui demandait comment était sa santé, elle avait répondu « Pas très résistante » ! A un journaliste qui lui parlait de son âge elle avait répondu : « Je n’ai qu’une ride et je suis assise dessus » ! C’est une femme de caractère avec un rire inimitable et une présence fabuleuse en scène et sur les plateaux. Sur la fin de sa vie elle était presque aveugle, Jean-Claude Brially a entretenu avec elle une longue relation d’amitié jusqu’à ce qu’elle décède.

            On peut la voir aussi dans : La douceur d’aimer en 1930 est son premier film, Le voyage de Monsieur Perrichon, La garçonne, Faisons un rêve, Messieurs les ronds de cuir, Désiré, Le petit chose, Fric-frac, Le jour se lève, Madame Sans-gêne, Les visiteurs du soir, L’air de Paris, Maxime, La gamberge, Le jour le plus long, Le voyage à Biarritz en 1962 est son dernier film.

            Son premier amour surnommé « Ciel » à cause de la couleur de ses yeux est tué pendant la grande guerre, elle fera le vœu de ne jamais se marier ni avoir d’enfants pour être ni veuve, ni mère de soldat.

            Elle a marqué de façon indélébile le cinéma français, jamais une autre actrice n’a eu cet extraordinaire rayonnement.